L’UDES est mobilisée depuis le début de la crise sanitaire pour relayer les préoccupations des employeurs de l’ESS et alerter les pouvoirs publics sur les grandes difficultés engendrées par la situation exceptionnelle que notre pays traverse.
L’UDES poursuit son action afin que l’économie sociale et solidaire soit durablement et efficacement prise en compte dans la gestion de cette crise sanitaire et économique sur l’ensemble du territoire. Vous pouvez consulter ici les actions menées en Auvergne-Rhône-Alpes.
Afin de poursuivre le travail de plaidoyer auprès des acteurs politiques locaux - dans un contexte où les plans de relance régionaux et nationaux sont en passe d’être engagés - l’UDES souhaite désormais mettre en avant les actions et l’engagement des entreprises de l’ESS durant la crise en donnant la parole aux employeurs mobilisés en première ligne.
Aujourd’hui, l’association ALGED en Auvergne-Rhône-Alpes,épond à nos questions.
Qu'est ce que l'ALGED ?
Créée en septembre 1954, l’ALGED est l’Association Lyonnaise de Gestion d’Etablissements pour personnes Déficientes. Notre métier consiste à accompagner des personnes en situation de handicap, de la petite enfance jusqu’à la fin de vie, pour leur permettre un maximum de bien-être, d’autonomie et d’autodétermination.
Notre zone d’action s’étend sur le département du Rhône et la Métropole de Lyon.
En chiffres : l’ALGED, c’est 30 établissements et services, 1 450 places, 550 salariés et 200 bénévoles au service des personnes concernées.
Comment avez-vous vécu cette crise au sein de votre structure ?
Dès le début du confinement, nos différents établissements et services ont pris le parti de protéger les personnes que nous accompagnons. Il a été proposé à tous ceux qui le pouvaient de retourner dans leurs familles ou de rester à domicile pour ceux qui résident dans nos foyers. Pour les autres, une activité quotidienne a été maintenue en protégeant au maximum le personnel salarié comme les résidents. Pour les jeunes en IME (Institut Médico-Educatif), des cours à distance et animations ont été mis en place. Dans les ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail), une partie des salariés ont assuré les activités nécessaires (travail de blanchisserie pour les EHPADs notamment).
Cette organisation a pu être mise en place très rapidement grâce à l’investissement des salariés qui ont su s’adapter via le télétravail, qui ont été mobilisés sur des missions parfois éloignées de celles de leur quotidien ou simplement grâce à ceux qui ont accepté de venir travailler malgré les conditions particulières. Chacun s’est adapté selon la situation et ce en quelques jours. Cette solidarité dans le travail a été un vrai moteur pour la suite.
Pour que les activités se poursuivent en limitant les situations stressantes pour tous, de belles initiatives ont aussi vu le jour. En IME par exemple, un professeur a envoyé à sa classe un kit de graines à planter pour que les jeunes puissent les étudier en direct, des vidéos éducatives et ludiques ont permis d’entretenir des liens avec les personnes suivies, des concerts ont vu le jour grâce à des musiciens bénévoles venus jouer dans les cours des foyers, les équipes encadrantes étaient en contact permanant avec les personnes accompagnées, grâce la mise en place d’appels, de visioconférences parfois en langue des signe, de déplacements exceptionnels au domicile lors de situations plus délicates...
La communication a également joué un rôle essentiel en relayant les initiatives mises en place. De nombreux mailings et informations via les réseaux sociaux ont été diffusés pour que les familles et les salariés soient informés des activités mises en place au jour le jour. La direction a également tenu à informer très régulièrement et en toute transparence de l’évolution de la situation, aussi bien en s’adressant aux familles qu’en échangeant avec les salariés.
En définitive, aucun cas grave de Covid n’a été recensé et ce succès, nous le devons à la mobilisation de tous.
Quelles actions spécifiques votre structure a-t-elle mis en place durant cette crise ?
Pour accompagner au mieux les équipes salariées, l’ALGED s’est appuyée sur différents dispositifs de soutien existants : la cellule d’écoute de la CNPTP (Commission Nationale Paritaire Technique de Prévoyance) mise en place par Nexem, le dispositif national de soutien médico-psychologique mais aussi une cellule d’écoute interne à l’ALGED, animée grâce aux psychologues de notre association qui assuraient des permanences tout au long de la crise sanitaire.
La distribution de matériel de protection (masques, visières, blouses…) a été centralisée pour répondre au mieux aux besoins des 30 établissements et services de l’association. Il était nécessaire de prioriser les besoins. Nombreux sont d’ailleurs les bénévoles à avoir donné de leur temps pour concevoir des protections adaptées dans les premières semaines de la crise. Nous en profitons pour les remercier de nouveau car sans eux, le quotidien aurait été bien plus complexe.
Par ailleurs, la création d’une cellule de crise regroupant le siège social et l’ensemble des directeurs des sites de l’ALGED a permis de faire le point quotidiennement, de réajuster constamment les attentes et besoins des acteurs de l’association. Ce dispositif a joué un rôle majeur de mars à mai.
Télécharger l’interview de l'association ALGED