Ils sont en première ligne durant la crise... les employeurs de l'ESS

L’UDES est mobilisée depuis le début de la crise sanitaire pour relayer les préoccupations des employeurs de l’ESS et alerter les pouvoirs publics sur les grandes difficultés engendrées par la situation exceptionnelle que notre pays traverse.

L’UDES poursuit son action afin que l’économie sociale et solidaire soit durablement et efficacement prise en compte dans la gestion de cette crise sanitaire et économique sur l’ensemble du territoire. Vous pouvez consulter ici les actions menées en Occitanie.

Afin de poursuivre le travail de plaidoyer auprès des acteurs politiques locaux - dans un contexte où les plans de relance régionaux et nationaux sont en passe d’être engagés - l’UDES souhaite désormais mettre en avant les actions et l’engagement des entreprises de l’ESS durant la crise en donnant la parole aux employeurs mobilisés en première ligne.

Aujourd’hui, Odile BARETTE, Directrice de la Fédération Familles rurales de l’Hérault, en Occitanie, répond à nos questions.

Interview d'Odile Barette

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre structure en quelques mots ?

En tant qu’acteur de la politique familiale, Familles rurales de l’Hérault favorise la mise en œuvre d’une action locale contribuant au bien-être des familles ainsi qu’au développement et à l’animation des territoires. 

Mouvement d’Education Populaire, acteur de l’économie sociale et solidaire, Familles Rurales œuvre au développement des territoires par l’organisation et la gestion de services,  l’information et la formation des personnes et familles, l’accompagnement de projets personnels et collectifs répondant aux besoins et aux attentes. 

En 2019 cela représente 620 familles adhérentes, 980 usagers non-adhérents et 14 associations locales. En juillet 2020, l’association comptait 67 Salariés fédération (62 ETP) et 44 salariés gestion déléguée (42 ETP).

Ses domaines d’activités stratégiques sont les suivants :

  • La petite enfance avec 5 établissements d’accueil en gestion directe et 3 en gestion déléguées.
  • La jeunesse (Formation BAFA /BAFD, Accompagnement de projets, Accueil de services civiques.
  • Vie Familiale (Dispositif d’accès aux droits en itinérance RIFI, Micro-Crédit social, Epicerie sociale et solidaire itinérante).
  • Atelier Education populaire (Organisme de formation).
  • Tourisme social avec la gestion de deux gîtes. 
  • Entreprise d’insertion.

Comment avez-vous vécu cette crise au sein de votre structure ?

Nous avons dû cesser l’ensemble de nos activités, à l’annonce du confinement. Les fermetures se sont organisées avec les directions des accueils de la petite enfance et les chargés de mission des pôles d’activités.

Dés le début, un courrier électronique a été envoyé à l’ensemble des salariés pour leur « décoder » les mesures gouvernementales et les rassurer. Ce mode de communication a perduré sur toute la période avec des points quasi hebdomadaires sur la situation. Ce mode de communication a été complété par des groupes « Whatsapp » qui permettaient davantage d’interactivité entre les salariés. 

C’est ainsi que dès la première phase de déconfinement, une forte implication a permis d’adapter et d’organiser les protocoles d’accueil des jeunes enfants aux directives ministérielles distillées au goutte-à-goutte. On a pu noter un réel engagement des équipes à s’adapter, car de nombreux protocoles se sont succédés concernant l’accueil du jeune enfant. Il a fallu faire preuve de capacités d’analyse, de réactivité et de souplesse pour réaliser au mieux les réouvertures des différents établissements.

Rapidement, la deuxième semaine, nous avons décidé de maintenir l’aide alimentaire sur notre épicerie sociale et solidaire de Saint Pons de Thomières. Les contacts avec l’équipe des bénévoles démontrant l’urgence de certaines situations d’usagers en grande précarité et détresse morale.

Quelles actions spécifiques votre structure a-t-elle mis en place durant cette crise ?

Il y a une certaine fierté d’avoir pu relancer les différents pôles d’activités de la Fédération, en ayant réussi à ne pas mettre en difficulté ni les bénéficiaires de notre action, ni les salariés qui interviennent en « face à face » avec les publics. 

La Fédération Familles Rurales de l’Hérault est satisfaite d’avoir pu maintenir l’aide alimentaire dans les conditions suivantes : la distribution de colis alimentaire sur le pas de porte de l’épicerie a remplacé la vente hebdomadaire classique où les bénéficiaires entrent dans le local, le directeur-adjoint de la fédération et les bénévoles ont organisé les ramasses à la banque alimentaire puis les distributions dans le respect des gestes barrières. 

L’augmentation de la demande, les difficultés d’approvisionnement de la banque alimentaire nous ont rapidement contraint à effectuer des achats de premières nécessités dans des grandes surfaces, d’autant que la ramasse habituelle dans la moyenne surface s’est trouvée annulée faute d’invendus.

Au cours de cette période difficile, les bénévoles ont fait preuve d’un grand investissement et de beaucoup d’autonomie pour effectuer des distributions alimentaires, accueillir et conforter les familles. Sans cette implication des bénévoles, il ne nous aurait pas été possible d’assurer l’aide alimentaire. 

La reconnaissance de notre structure a contribué au fait d’être rapidement sollicité par nos partenaires pour nous apporter du soutien et de l’accompagnement.

C’est ainsi que la fondation Macif nous a octroyé une aide exceptionnelle, des masques et du gel, que les services de l’Etat nous ont attribué des bons alimentaires d’urgence, que les services vétérinaires via le Conseil Départemental de l’Hérault, nous ont distribué des masques et du gel et que la Fondation Bruneau nous a apporté un soutien financier via un appel à projet lié à notre Fédération Nationale Familles Rurales.

La Fédération des Entreprises d’Insertion a organisé une commande groupée de masques et de gel.

Pour pallier aux urgences dans un premier temps, les services vétérinaires nous ont donné les premiers bidons de gel, des gants et des masques jetables pour les bénéficiaires de l’épicerie sociale.

Concernant les réunions mensuelles du CSE, elles se sont maintenues en visioconférence puis en présentielle. Les représentants du personnel ont rapidement perçu l’urgence de la situation et ont joué un rôle important dans la transmission des informations aux équipes sur l’impact économique de la crise Covid pour notre structure. Au regard de projections, deux licenciements économiques ont été décidé sur le siège et négocié avec le CSE.

Quels sont vos principaux enjeux dans les prochains mois ?

Pour les prochains mois, les enjeux se concentrent autour de la réalisation des actions au service des familles dans l’Hérault. 
Cela veut dire retrouver un fonctionnement normal, puis développer de nouvelles actions répondant aux défis de notre société post-covid : nous craignons notamment une augmentation de la demande d’accompagnement et de soutien de la part des publics accueillis au sein de nos permanences RIFI. 
Nous devons continuer à démontrer que la vie en collectivité reste possible ET est indispensable malgré les injonctions sanitaires provoquant des formes de replis individuels et des relations très distanciées. 
Nous nous inscrivons en disponibilité auprès de nos partenaires pour continuer à trouver des solutions pour les familles dans les territoires, pour accompagner les projets des bénévoles, des jeunes, des associations.

Télécharger l'interview d'Odile BARETTE, Directrice de la Fédération Familles rurales de l’Hérault

Occitanie

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Chiffres clés

En Occitanie, l’économie sociale et solidaire emploie 213 902  salariés, ce qui représente plus de 12% de l’emploi sur le territoire, et compte 23 178  établissements, soit 10,7% du total des établissements de la région.

Source : Edition 2020 de l’Atlas commenté de l’économie sociale et solidaire, Observatoire national de l'ESS – ESS France

 

En Occitanie, l’UDES représente* plus de 98 000 salariés et environ 3 000 entreprises :

  • Services sanitaires, sociaux, médico-sociaux à domicile et services à la personne : 405 structures et 19 284 salariés
  • Etablissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux : 211 structures et 32 000 salariés
  • Mutualité : 32 structures et 14 700 salariés
  • Spectacle, Animation, Activités récréatives, Sport, Education populaire : 1 675 structures et 15 600 salariés
  • Coopératives : 545 structures et 9 300 salariés
  • Insertion, Formation, Actions de prévention et d’accompagnement à caractère social, Petite enfance : 221 structures et 6 600 salariés

Source : Analyse interne réalisée par le pôle relations sociales de l'UDES (octobre 2022)

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