Le 3 octobre 2024, la Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire (Cress) et l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (UDES) ont organisé une matinale sur le recrutement dans l’ESS, à l’issue de laquelle elles ont signé un nouveau protocole de coopération pour la période 2024-2026. Cet accord, qui fait suite à un premier protocole pour la période 2020-2022, symbolise un renouveau du partenariat entre les deux entités.
Céline Fasulo, directrice régionale adjointe de la Dreets en charge du pôle 2EC, s'est félicitée de ce renforcement de la collaboration dans l'ESS, soulignant son importance pour l'économie régionale. L’UDES et la Cress ont rappelé la complémentarité de leurs organisations :
- L'UDES est l'organisation patronale représentative au niveau multiprofessionnel de l'ESS, elle fédère les employeurs, les représente et négocie avec les partenaires sociaux.
- La Cress regroupe les réseaux et organisations locales de l'ESS pour assurer la promotion et le développement de l'ESS.
Ensemble, l'UDES et la Cress Hauts-de-France veulent faire progresser la place de l'ESS en Hauts-de-France, qui emploie déjà 12 % des salariés de la région.
Christophe Bertin, délégué régional de l'UDES, a notamment rappelé l’impact social et économique des activités de l’ESS sur le territoire. Peggy Robert, présidente de la Cress, a précisé que ce partenariat serait évalué annuellement pour mesurer son impact et ajuster les actions en fonction des résultats.
Les nouvelles attentes des candidats : flexibilité, transparence et qualité de vie au travail
La signature du protocole de coopération a fait suite à une matinée riche en échanges, qui a démarré par l’intervention de Jérôme Rieglert, directeur adjoint du cabinet de recrutement Orientation Durable, spécialisé dans l’ESS. Jérôme Rieglert a présenté le phénomène de la grande démission, amplifié par la pandémie de Covid-19 et son impact sur l'ESS. Il a souligné la baisse du nombre de candidatures pour certains postes qui pousse le secteur à s’adapter aux nouvelles attentes des candidats, qui recherchent désormais un équilibre entre quête de sens et conditions de travail.
Les candidats rencontrés au sein du cabinet, majoritairement sur des fonctions support, attendent plus de transparence sur les salaires et les avantages dès la fiche de poste, une gestion flexible du temps de travail, une meilleure qualité de vie au travail et un process de recrutement court et humain. La quête de sens reste importante mais n’a plus l’exclusivité du travail puisqu’elle passe désormais aussi par des changements de mode de vie.
Attractivité et dialogue social : l’action des syndicats employeurs
L’UDES, en la personne de Charles Bozonnet, responsable de la vie du réseau et du développement territorial, et le SyNESI, en la personne d’Emmanuel Stephant, son trésorier, ont rappelé le rôle des syndicats employeurs qui s’étend du soutien juridique de leurs adhérents à la négociation des conventions collectives, jusqu’aux accords multiprofessionnels pour l’UDES.
Ce fut l’occasion d’illustrer les efforts des branches pour l’attractivité des métiers de l’ESS puisque 12 branches de l’ESS ont négocié des minima sociaux supérieurs au Smic. Certaines branches proposent des avantages majeurs en termes de santé (prise en charge du jour de carence), de parcours professionnel (reprise de l’ancienneté sur des branches voisines) ou de dialogue social (abaissement du seuil minimum de salariés pour la mise en place de CSE), souvent méconnus.
Il a été rappelé également que les adhérents de l’UDES ont lancé en 2021, l’Appel des employeurs engagés, un document qui initie une dynamique et une démarche globale d’engagement des employeurs de l’ESS à améliorer leurs pratiques et et leur « employeurabilité », soit leur capacité à proposer un emploi de qualité
Devenir une association employeuse
A la suite d’un temps d’échange avec les personnes participantes où les discussions ont porté sur des thèmes tels que la semaine de ou en quatre jours, l’impossible levier du télétravail pour des postes auprès du public, l’importance de la formation des bénévoles employeurs, et les possibilités offertes par le recrutement via l’intelligence artificielle ; Leslie Martin, chargée de mission emploi et économie au Mouvement associatif (LMA) a présenté le guide du primo-employeur réalisé par le LMA.
La matinale a permis d’aborder les nombreux défis auxquels fait face le secteur de l’ESS, tout en rappelant que l’ESS reste un secteur pourvoyeur d’emplois et d’impact. Marie-Pierre Maynadier, déléguée régionale adjointe de l’UDES, a rappelé en introduction la révolution intellectuelle à enclencher sur la perception de l’ESS et de ses employeurs : « Nous sommes de vrais employeurs ».
De vrais employeurs, avec de vrais emplois à pourvoir.
A consulter aussi : Portail de l’emploi
A suivre…
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