Mardi 5 novembre, la CRESS Pays de la Loire a inauguré le mois de l’ESS à Nantes. L’occasion pour elle de présenter les principaux résultats de sa note de conjoncture sur les dernières évolutions de l’emploi dans l’ESS en région.
La région Pays de la Loire reste la 2e région française où l’ESS est la plus développée, et représente plus de 13 % du total de l’emploi en région (16,5% de l’emploi privé). Ce chiffre atteint même plus de 15% dans le département du Maine-et-Loire. Surtout, l’économie sociale et solidaire y est représentée dans tous les territoires, ruraux comme urbains, puisque 80% des communes de la région comptent au moins un établissement employeur de l’ESS, contre 58% au niveau national.
L’emploi dans l’ESS a progressé deux fois plus vite que dans le reste de l’économie depuis 2008, mais connait de fortes disparités entre secteurs
On compte 165 000 salariés de l’ESS en région, et plus de 15 000 établissements, pour une masse salariale brute de 4,3 milliards d’euros. Dans certains secteurs, comme le sport et loisirs ou l’action sociale, l’ESS y représente 65% des emplois. D’autres secteurs sont concernés, comme les activités financières et d’assurance (37% des emplois du secteur), de l’enseignement (36% des emplois du secteur) ou encore les arts et spectacles (34% des emplois du secteur).
Malgré ces chiffres encourageants, on observe ces dernières années quelques signaux qui interpellent les acteurs du secteur. Entre 2008 et 2017, on observe une hausse très légère du nombre d’établissements (+ 0,7%), conséquence des processus de fusion et regroupements des établissements dans les secteurs en proie à une forte concurrence des acteurs privés lucratifs, couplé à une évolution souvent à la baisse des financements publics. Si l’emploi dans l’ESS a progressé deux fois plus vite que l’emploi dans le reste de l’économie entre 2008 et 2017 (+ 8,2% dans l’ESS contre + 3,3% pour le reste de l’économie), on observe ces dernières années une stagnation.
Derrière ces moyennes se cachent en effet des disparités importantes : la hausse de l’emploi dans l’ESS s’est principalement observée dans les secteurs des sports & loisirs (+31,5% entre 2008 et 2017), la santé (+ 18%) et les activités financières et d’assurance (+11%). A l’inverse, on observe une baisse très marquée de l’emploi dans le secteur des arts et du spectacle : - 23% entre 2008 et 2017. L’emploi dans les coopératives connait une légère augmentation depuis 2008, et une forte hausse du nombre d’établissements (+10,5% entre 2008 et 2017). Les mutuelles et les fondations connaissent quant à elles un « boom » important (+52% du nombre de salariés et d’établissements en mutuelles, et un doublement du nombre de fondations).
Pour l’UDES, il faut placer le territoire en véritable pivot de la répondre aux emplois non-pourvus.
L’UDES entend s’attaquer de près à ces difficultés. En lançant le 7 octobre 2019 un Contrat d’étude prospective (CEP), les employeurs de l’économie sociale et solidaire souhaitent apporter un plan d’action concret pour améliorer l’attractivité de nos métiers, en prenant en compte l’évolution à venir des métiers et des compétences.
Ce projet est piloté par les partenaires sociaux, UDES, CFDT, CGT, CFTC, CFE-CGC, au sein de l’espace régional de dialogue social (ERDS). Il réunit l’ensemble des acteurs emploi/formation du secteur : Etat, région, OPCO Santé, Uniformation, Afdas, Pôle emploi, CRESS, et s’inscrit dans la stratégie régionale de l’économie sociale et solidaire (SRESS).
Après avoir élaboré dans une logique collaborative un premier diagnostic des facteurs d’attractivités et de tension de métiers, ce Contrat d’étude prospective formulera des scénarios de moyen/long terme, qui seront discutés avec l’ensemble des acteurs de l’ESS au premier trimestre 2020. A l’issue de ce travail, un plan d’action sera proposé et visera à agir concrètement pour améliorer l’attractivité de l’économie sociale et solidaire.
Pour l’UDES, la réponse doit passer par le territoire, en développant par exemple des dispositifs de soutien innovants à la mobilité des jeunes apprentis dans les territoires enclavés, ou en intensifiant l’accompagnement des acteurs de l’emploi. Beaucoup de freins périphériques à l’emploi doivent encore être levés, en généralisant le financement du permis de conduire aux apprentis, le développement des crèches associatives ou mutualistes à tarification sociale, ou encore des solutions innovantes d’accueil périscolaires.
Autant d’enjeux qui animeront les employeurs du secteur dans les prochains mois !