Quels impacts sur la santé au travail ? Quelles réponses proposent les acteurs de l'ESS ?
À l’heure où l’urgence de la crise climatique se confirme, la question des répercussions sur le monde du travail est l’un des défis à relever. L’économie sociale et solidaire en est un acteur central.
Ce dossier est présenté en partenariat avec le pôle d'expertise ESS d'Harmonie Mutuelle dans le cadre de sa politique RSE. |
Au sommaire de ce dossier :
Parole d'experts
- Julien Dossier, fondateur du cabinet de conseil Quattrolibri
- Lionel Fournier, directeur Santé et Ecologie(s) d’Harmonie Mutuelle et directeur développement durable du Groupe VYV
L'entreprise à l'épreuve du changement climatique : quelles responsabilités ?
Parole aux acteurs de l'ESS
- Franck Truong, salarié administrateur et membre du comité de suivi « entreprise à mission » d’Harmonie Mutuelle
- Dorothée Bedok, administratrice de l’UDES, en charge du dossier Transition écologique
- Isabelle Mercier, secrétaire nationale CFDT
- Dominique Laperrière-Michaud, conseillère Uraf, présidente de la commission Santé-Sociale du Conseil économique social et environnemental (Ceser) Pays de la Loire
Accompagner les entreprises de l'ESS
Parole aux acteurs de l'ESS
- Agnès Labarre, directrice de l’Asad Seine Essonne
- Rémy Martin, co-directeur des Jardins du Commingues - Cocagne Haute Garonne
- Audrey Lemoine, chargée de mission RH à l'ADMR
- Alexandra Miailhe, directrice générale de la Scic Saprena
Dans un avis présent et adopté par ses membres en avril 2023*, le Conseil économique social et environnemental (Cese) a dressé un état des lieux et formulé une série de 17 propositions afin de faire face aux nouveaux enjeux de notre société. La date de ces travaux n’est pas fortuite.« L’été 2022 a constitué un point de bascule dans le débat public, en particulier en France où la canicule et la sècheresse ont donné lieu à des incendies de forêt d’une ampleur inédite » précise le rapporteur. Alors que le changement climatique influe à la fois progressivement et directement sur la bonne continuité de l’activité (ruptures d’approvisionnement, fortes chaleurs, inondations…), les conditions de vie au travail sont elles aussi déjà dégradées et réclament une adaptation et un questionnement nouveau sur « le sens et la finalité du travail ». Dans cette optique, l’avis prône une « mobilisation générale » et un système de santé qui doit être décloisonné : « les acteurs de la santé au travail et de la santé publique doivent coordonner leur action », « les acteurs du dialogue social doivent pouvoir exercer leur compétence en matière environnementale de manière effective ».
Objectiver les effets du changement climatique
La première des priorités formulées par l’avis du Cese, est de disposer d’une évaluation précise des effets du réchauffement. Si le changement climatique affecte à des degrés divers tous les actifs, il est important d’apprécier la part des travailleurs les plus exposés. La dernière synthèse de France Stratégie indique que cette proportion oscillerait entre 14 % et 36 % des travailleurs, selon les sources. Une nomenclature de 23 métiers constituant les plus exposés a été dressée. Y figurent en tête de liste les ouvriers du BTP, les agriculteurs, puis les ouvriers et techniciens de diverses branches, les conducteurs d’engins ainsi que les policiers, les pompiers… Si la plupart des États européens a élaboré des plans d’actions pour protéger les populations contre les vagues de chaleur, très peu de mesures spécifiques ont été prévues concernant le monde du travail, notamment en France. L’adaptation du travail au changement climatique constitue pourtant l’un des enjeux forts de ces prochaines décennies.