Le Syndicat National des Radios Libres (SNRL)

Des bouillonnement des radios pirates des années 70 – un mouvement populaire né en France et en Italie - jusqu'aux radios locales associatives professionnelles du XXIème siècle, le fil conducteur de ces médias est resté l'engagement, la diversité et le pluralisme. C'est toujours d'actualité.

Le 9 novembre 1981, une loi portant dérogation au monopole de l'Etat, promesse de François Mitterrand pendant sa campagne en réponse à l'Association pour la Libération des Ondes (association historique des seventies qui a donné naissance au SNRL)  autorise les radios locales à émettre. C'est un signal pour des centaines de collectifs associatifs dont NRJ à l'époque, ou Cité Future, qui deviendra Skyrock. Ce phénomène transforme la radio en un média populaire, accessible aux jeunes, gratuit et sans publicité. Les grandes radios commerciales comme Europe 1, RMC, Sud Radio et ou RTL avaient depuis longtemps trouvé une parade au monopole en émettant en dehors du territoire français, à partir du Luxembourg, d'Andorre ou de Monaco. Pour les autres radios, brouillages, courses-poursuites avec les forces de l'ordre, gardes à vue et saisies du matériel seront quotidiennes jusqu'au début de 1981. En 1982, on compte deux mille stations locales de radio.

En 1984, lorsque la publicité est autorisée sur les ondes, les radios peuvent choisir entre deux statuts : rester associatives et recevoir certaines subventions, ou commerciales et vivre de la publicité. Avec la crise économique  une partie des radio disparaît. Leurs fréquences sont rachetées par les groupes commerciaux dans les années 90. De nos jours, la radiodiffusion associative locale, représenté par le Syndicat National des Radios Libres, est un secteur professionnel de l'audiovisuel, sur le fondement de l'article 29 de la Loi de 1986 sur la Liberté de la Communication.

Avec ses sept cents quarante cinq entreprises de l'économie sociale, ses deux mille six cents salariés - dont trois cents journalistes professionnels - et ses dix huit mille bénévoles passionnés, ce secteur exerce ses activités en complémentarité avec le service public et le secteur privé commercial. Contrairement aux idées reçues, c'est un secteur stable de l'audiovisuel, innovant et créateur d'emplois, qui exploite 18 % des fréquences hertziennes disponibles et passionne près de deux millions d'auditrices et d'auditeurs fidèles (1,8 heure d'écoute/jour/auditeur). Au fil du temps, depuis la libération des ondes jusqu'à aujourd'hui,  les radios et leur syndicat, le SNRL, sont devenus des « incontournables » du paysage audiovisuel en France et outre-mer, réservoir d'emplois de qualité, de mobilité et de qualification professionnelle sur les territoires, et un acteur essentiel du dialogue social dans l'audiovisuel.

Aujourd'hui, le SNRL est membre du Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique, de la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels, du Centre National de la Musique. Il est devenu la première organisation patronale représentative en nombre de salariés et d'entreprises adhérentes dans la Convention Collective de la Radiodiffusion privée . Il est aussi représentatif dans la Convention Collective des Journalistes. Le SNRL participe à la gestion de l'AFDAS et du groupe AUDIENS. La Vice-Présidente du syndicat, Michelle Lestelle, est Secrétaire de la Caisse des Congés Spectacles, désignée par la profession.

Les radios locales associatives apportent une plus-value sur leur zone de diffusion, souvent des territoire urbains périphériques, ruraux ou insulaires sans affecter l'équilibre économique des radios commerciales. Leur modèle économique, à périmètre de diffusion raisonnable, s'appuie sur les articles 29 et 80 de la Loi de 1986, c'est a dire un accès à la ressource hertzienne assorti d'un financement public, en contrepartie d'un cahiers des charges qui a été co-construit avec le législateur et le CSA (aujourd'hui l'ARCOM). Cela leur confère un caractère durable, parfois depuis près de quarante ans. Il est généralement constaté que les collectivités territoriales soutiennent directement ou indirectement le développement de ces entreprises.

Pour Emmanuel Boutterin, président du syndicat depuis vingt ans, « les radios locales associatives représentent une chance pour les collectivités et les territoires en matière de programme d'information locale, de gestion des situations d'urgence, de programmation musicale, de promotion culturelle, de valorisation des circuits courts et de soutien aux entreprises émergentes ».
Le « Comité de la Filière Communication » qui réunit les grands acteurs de la « com », de la publicité à la production cinématographique, a récemment intégré le SNRL et souligne que les radios locales sont des« acteurs de promotion économique et culturelle sur les territoires » intégrées à l'écosystème de la filière.

Trois éléments essentiels fondent le travail du SNRL au quotidien auprès du législateur et la puissance publique :

  1. Le renforcement du financement public des radios par le Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique, né en 1984
  2. Le soutien en faveur de la transition numérique avec la radio numérique DAB+
  3. L'éducation aux médias, à l'information et à la citoyenneté, dotée d'un accord-cadre entre le SNRL et le Ministère de l’Éducation Nationale.

Notons aussi que le SNRL préside l'AMARC (World Association of Community Radio Broadcasters), une organisation internationale non-gouvernementale avec statut d'associé de l'UNESCO, qui a été créée en 1983 par les radios francophones d'Amérique du Nord, et qui regroupe maintenant quatre mille radios à statut coopératif et participatif, notamment dans les pays du Sud. 

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