Ils sont en première ligne durant la crise... les employeurs de l'ESS

L’UDES est mobilisée depuis le début de la crise sanitaire pour relayer les préoccupations des employeurs de l’ESS et alerter les pouvoirs publics sur les grandes difficultés engendrées par la situation exceptionnelle que notre pays traverse.

L’UDES poursuit son action afin que l’économie sociale et solidaire soit durablement et efficacement prise en compte dans la gestion de cette crise sanitaire et économique sur l’ensemble du territoire. Vous pouvez consulter ici les actions menées en Pays de la Loire.

Afin de poursuivre le travail de plaidoyer auprès des acteurs politiques locaux - dans un contexte où les plans de relance régionaux et nationaux sont en passe d’être engagés - l’UDES souhaite désormais mettre en avant les actions et l’engagement des entreprises de l’ESS durant la crise en donnant la parole aux employeurs mobilisés en première ligne.

Marc Marhadour, Directeur général de l’ADAPEI44 - en Pays de la Loire - répond à nos questions.

 

 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre structure en quelques mots ?
Née en 1955, l’Adapei de Loire-Atlantique, association loi 1901, de parents et d’amis milite pour l’accompagnement adapté des personnes qui présentent un handicap intellectuel, de l’autisme, un polyhandicap, un handicap psychique et le soutien de leurs familles. Elle a créé et gère de nombreux établissements et services spécialisés, dans le cadre des politiques publiques et de leur législation. A ce jour, elle propose plus de 3 000 solutions d’accompagnement pour près de 2 700 personnes handicapées, de la petite enfance à l’âge adulte, et emploie près de 1 700 professionnels L’Adapei de Loire-Atlantique, organisée en 7 sections territoriales et ses 1000 adhérents partagent et défendent des valeurs fortes qui guident l’action commune : La dignité, la qualité de vie et d’accompagnement de la personne handicapée mentale, la participation de la personne handicapée mentale, la solidarité et l’esprit d’entraide des familles, le militantisme et le respect des décisions démocratiques, l’engagement bénévole et désintéressé, la neutralité politique, syndicale, religieuse et la laïcité.

Comment avez-vous vécu cette crise au sein de votre structure ?
Sidération, stupeur, crainte, rapidité : des mots qui ont caractérisé les premières heures de cette pandémie. Il ne s’agissait pas de prévoir ce qui aurait dû se passer, mais de réaliser ce que nous étions en capacité de faire. Nous avons été « hors normes » pendant toute cette période : en dehors de nos habitudes, de nos repères individuels et collectifs, hors du temps ou, au contraire, plongés dans l’urgence de vivre le temps présent. Agir, Aménager, Transformer, Inventer, Développer, Ecouter, Accompagner, Bouger les lignes ; voilà ce que nous avons tous fait collectivement durant cette période et encore plus au sein de l’Adapei de Loire-Atlantique. Un formidable élan de solidarité a vu le jour dans notre association, entre ses différents acteurs, tous complémentaires.

Quelles actions spécifiques votre structure a-t-elle mis en place durant cette crise ?
Très rapidement, avant même le confinement, nous avons « pressenti » que nous devions protéger et assurer la sécurité des 3 000 personnes en situation de handicap ainsi que celle des 1 600 salariés qui les accompagnent. Nous avons, au sein de l’Adapei, constitué une cellule de crise qui s’est réunie chaque jour (y compris le samedi les trois premières semaines). J’ai souhaité que cette cellule puisse être réactive et que les décisions prises rapidement, en réponse immédiate, s’appuient sur les connaissances médicales, sur la réalité quotidienne vécue dans les établissements et services. Cette cellule, outre un médecin, les représentants des organisations syndicales, était composée du Directeur des Ressources Humaines, de la Direction Développement et Communication, de la Responsable qualité, du Responsable Hygiène et Sécurité, du Directeur Général Adjoint et d’un Directeur de Territoire. Une autre rencontre quotidienne, en fin de journées, se tenait avec les Directions de Territoires et directions fonctionnelles de l’Adapei. Je faisais également un point quotidien avec la présidente de l’Adapei. Nos décisions reposaient sur la compréhension de la situation que nous vivions chaque jour, des informations parfois surabondantes émises par les autorités sanitaires nationales et régionales, des informations communiquées par les familles et les salariés de l’Adapei. Nous avons partagé avec tous ces décisions et je tenais à remercier chacun des professionnels impliqués au quotidien, pour le travail exceptionnel réalisé pendant cette période « extraordinaire et cruelle ». Nous avons repensé, réaménagé les locaux, les espaces, les chambres, les lieux de vie, transformé, bouleversé nos pratiques professionnelles, que ce soit au domicile des personnes accompagnées ou dans les établissements, les professionnels ont été présents auprès des 3 000 personnes handicapées pendant tous ces jours et cela 24 heures sur 24.

Quels sont vos principaux enjeux dans les prochains mois ?
Nous avons inventé une nouvelle façon de travailler, j’espère que nous en garderons le meilleur, j’espère que la nation saura tirer les conséquences de cette pandémie et, à l’instar de notre association, qu’elle fera confiance aux acteurs de terrain que nous sommes. Nous avons inventé une nouvelle manière de nous adapter aux circonstances, nous avons relevé les défis posés par ce virus. Les professionnels ont été à l’écoute permanente des familles, que ce soit à domicile ou en établissements. Cette écoute et ce dialogue, bien que ne remplaçant jamais une présence physique, ont contribué à atténuer les effets parfois difficiles pour chacun. En deçà de la distanciation, nous avons maintenu le lien social et c’est ce lien qui a manqué à la majeure partie de nos concitoyens. Les professionnels ont, chaque jour, réinventé la fabrication du lien social. La nécessité de respecter la distanciation physique n’a pas été synonyme de disparition du contact humain. C’est ce qui fait la grandeur de notre secteur, que tout notre pays nous reconnait aujourd’hui. Certains doutaient de la capacité de notre secteur médico-social à s’adapter aux transformations de notre société. Nous avons ensemble prouvé notre capacité à inventer demain, différent d’hier et d’aujourd’hui, dans un monde totalement mouvant.

 

Téléchargez l'interview de Marc Marhadour, Directeur général de l’ADAPEI44

Pays de la Loire

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Chiffres clés

En Pays de la Loire, l’ESS emploie 165 413 personnes, ce qui représente 13,1 % de l’emploi salarié sur le territoire. La région compte 15 419 établissements employeurs, soit 12,7 % du total des établissements de la région.

Source : Edition 2020 de l’Atlas commenté de l’économie sociale et solidaire, Observatoire national de l'ESS – ESS France

 

En Pays de la Loire, l’UDES représente* plus de 59 000 salariés et environ 2 290 entreprises :

  • Services sanitaires, sociaux, médico-sociaux à domicile et services à la personne : 318 structures et 11 303 salariés
  • Etablissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux : 96 structures et 15 755 salariés
  • Mutualité : 15 structures et 7 400 salariés
  • Spectacle, Animation, Activités récréatives, Sport, Education populaire : 1 454 structures et 11 84 salariés
  • Coopératives : 218 structures et 7 668 salariés
  • Insertion, Formation, Actions de prévention et d’accompagnement à caractère social, Petite enfance : 191 structures et 5 914 salariés

Source : Analyse interne réalisée par le pôle relations sociales de l'UDES (octobre 2022)

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