Audrey Richard, DRH Groupe et engagement des salariés, a rejoint UpCoop en 2019, une société coopérative et participative (scop) qui crée des solutions de paiement utiles à la société. Rencontre avec une dirigeante pleine de ressources et qui défend les valeurs de l’ESS.
Pouvez-vous nous présenter UpCoop ?
UpCoop est une entreprise de taille intermédiaire qui s’est développée à l’international. C'est la maison- mère du groupe Up qui compte 3 000 salariés dans 23 pays. Au sein de la coopérative, la gouvernance est démocratique et fonctionne selon le principe, une personne égale une voix. Le conseil d'administration est élu par les salariés sociétaires en assemblée générale et il désigne le président.
Notre entreprise est un acteur majeur de l'économie sociale et solidaire. Nos produits les plus connus sont les titres-restaurant UpDéjeuner et les titres cadeau UpCadhoc. Plus globalement, nous proposons à nos clients, entreprises et collectivités locales, des solutions de paiement pour le versement d'avantages sociaux et d'aides sociales.
En quoi l’activité d'UpCoop s’insère-t-elle dans une vision ESS ?
Nos clients ont pour objectif, en sollicitant nos services, d’améliorer la qualité de vie et le pouvoir d’achat des salariés ou des agents et aussi des populations. C’est une finalité résolument sociale et solidaire !
Nous disposons de toute une palette d’outils pour répondre à ces besoins et de manière ciblée. Il peut s’agir, pour une collectivité locale, de financer pour faciliter pour les jeunes, l'accès au sport ou à la culture ou de soutenir financièrement des populations fragilisées, avec le chèque de services ou UpCohésia qui leur permettront d'acheter des produits de première nécessité.
Nos moyens de paiement sont dépensés dans un réseau de commerces et de partenaires de proximité, ils soutiennent donc aussi l’activité économique d’un territoire.
Ce lien avec l’ESS se manifeste-t-il aussi en interne ?
La gouvernance d’Up est bâtie sur les valeurs et une pratique de transparence, de solidarité et d’engagement. Quand je suis arrivée il y a quatre ans, je me suis demandé « travailler dans une scop, ça change quoi ? » Eh bien ça change tout. Le modèle coopératif est facteur d’engagement parce qu’il se fonde sur une histoire singulière. Il s’inscrit dans une tradition de dialogue social constructif avec une forme de gouvernance différente des entreprises dites "classiques".
Au regard des grandes questions qui animent aujourd’hui le débat sur la responsabilité employeur en matière sociale et écologique, comment votre groupe agit-il ?
Nous avons un engagement RSE* vis-à-vis de nos collaborateurs, de nos partenaires et des citoyens. En ce qui concerne les collaborateurs, nous les encourageons à s’investir dans des actions RSE. Ils disposent d’une journée par an pour contribuer à une activité solidaire auprès, notamment, des associations soutenues par notre Fondation Up. La plateforme microDON leur permet de pratiquer l’arrondi sur salaire et de sélectionner l’association qui en bénéficiera. L’engagement des salariés du groupe est une préoccupation constante. J’ai veillé à ce que mon titre au sein de l’entreprise reste DRH et engagement des salariés.
Nous faisons aussi en sorte que notre politique des ressources humaines soit la plus attractive possible, tant en termes d’avantages financiers, de bien- être au travail que de développement personnel et d’accompagnement personnalisé. Cet accompagnement peut concerner la préparation de la retraite, des solutions de logement ou l’identification d’aides financières dont les salariés peuvent bénéficier sans le savoir. Nous aidons aussi les « salariés aidants » à accompagner leurs proches.
Et vis-à-vis de vos partenaires et des citoyens ?
Nous incluons les acteurs de l’ESS dans le choix de nos partenaires. UpCoop se fournit exclusivement en électricité 100 % renouvelable auprès de la coopérative Enercoop. Nous soutenons des associations, comme Bleu Blanc Cœur, ACF, l’association nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) dont nous participons à la journée nationale. À l’international aussi, par exemple en Italie, nous soutenons Last minute sotto casa, qui lutte contre le gaspillage et les invendus.
Dans cette évolution permanente UpCoop est devenue entreprise à mission en janvier 2023. Qu’est-ce que cela signifie-t-il ?
Au départ, nous nous disions qu’en tant que coopérative nous n’avions pas forcément besoin d’aller plus loin. Eh bien si ! Il est utile de réengager le collectif dans un projet plus fort, une mission, qui touche à la consommation durable et aux transitions environnementales.
Vous êtes également présidente de l’association nationale des DRH (ANDRH), comment y portez-vous les valeurs de l’ESS ?
Réélue en décembre 2022 pour deux ans à la tête de l’ANDRH, j’entends y promouvoir les valeurs de l’ESS et témoigner du rôle d’une DRH dans une coopérative. En incarnant les valeurs de l’ESS, j’apporte un autre regard dans un monde économique où l’ESS est mal connue et sensibilise ceux qui sont intéressés.
*RSE : responsabilité sociétale et environnementale.
