EMPLOYEURS ENGAGÉS, LA PROMESSE DE SENS
Les employeurs de l’ESS, dont l’engagement est porté et accompagné par l’UDES, considèrent qu’ils ont une responsabilité politique, sociale, économique et écologique et qu’ils sont acteurs du changement et du progrès. Ils travaillent sur les leviers qui permettent à chaque structure de proposer un emploi de qualité pour répondre aux attentes à la fois des salariés, des demandeurs d’emploi et des citoyens, tout en s’inscrivant dans une démarche de progrès continu de leurs pratiques sociales et environnementales.
En janvier 2023, l’UDES, avec le soutien d’AÉSIO mutuelle et d’UpCoop, a sondé, avec l’institut Viavoice, 1 000 personnes majeures représentatives de la population française sur leur vision de l’écologie, de la santé et de l’autonomie, et de l'emploi des jeunes. Les résultats, présentés dans les pages suivantes, révèlent leurs attentes et les défis à relever.
Dans ce dossier, l’UDES expose son positionnement citoyen sur ces trois thèmes, ses engagements vis-à-vis de ses adhérents et plus globalement des citoyens. Elle donne aussi la parole à des experts et des représentants de la société civile qui témoignent de la manière dont ils souhaitent faire évoluer notre société.
URGENCE ÉCOLOGIQUE : QUELLE RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES ET DES EMPLOYEURS ?
L’urgence écologique fait aujourd’hui les titres de tous les médias et nombre d’entreprises tentent d’agir à leur niveau pour améliorer l’impact environnemental de leurs activités. Rappelons que la France s’est donnée pour cap d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et que la stratégie nationale bas carbone préconise d’agir de manière transversale, notamment via l’emploi, les compétences, les qualifications et la formation professionnelle.
La prise de conscience commence à se généraliser mais se fait-elle assez rapidement ? L’engagement des entreprises est-il suffisant et sincère ? Ont-elles besoin d’aides financières ou techniques pour accélérer la démarche ou bien les leviers sont-ils ailleurs ? Les employeurs peuvent-ils s’appuyer sur leurs salariés et vice-versa, pour amorcer et poursuivre le changement ? Quel est le rôle de l’ESS dans ce virage stratégique ?
Résultats de l’enquête UDES-Viavoice, commentés par Arnaud Zegierman, directeur associé de l’institut.
- 57 % des répondants pensent qu’il faut améliorer ce qui ne fonctionne pas dans notre société pour faire face à l’enjeu de la lutte contre le dérèglement climatique.
- 33 % préfèrent transformer totalement le fonctionnement de notre société.
« Si les débats publics mettent davantage en avant les tenants d’une transformation totale, la majorité se situe aujourd’hui du côté d’une amélioration de l’existant. Pourtant la dynamique pourrait évoluer, les plus âgés étant surreprésentés parmi les tenants d’une logique d’amélioration et les moins de 35 ans étant plus sensibles à la logique de transformation totale. Mais la nouvelle génération restera-t-elle porteuse d’une vision singulière ? »
- Entre 83 et 89 % des répondants pensent que les entreprises, les individus et les politiques ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique.
« Pour que les pratiques et leurs conséquences soient significatives, faut-il encore que la sensibilisation soit efficace et le niveau de connaissances des acteurs suffisant. »
- 34 % pensent qu’un changement de mentalités des dirigeants contribuera à réduire l’impact des entreprises sur l’environnement.
- 23 % pensent que l’enjeu est d’abord sur l’augmentation des contraintes légales.
« Un changement de mentalités des dirigeants apparaît comme le principal levier pour limiter l’impact des entreprises sur l’environnement, particulièrement auprès des 18-24 ans. »
L’UDES s’engage via son projet Objectif Transitions 2025
Face à l’urgence climatique actuelle, les pouvoirs publics mais également les entreprises constituent des acteurs clés. Si les grandes structures sont souvent les plus concernées, celles de l’ESS, pour l’essentiel de très petite taille et pour la plupart non soumises à des obligations légales en matière environnementale, ont un rôle prépondérant à jouer, car il n’y aura pas de transition écologique sans transition sociale.
Pour s’adapter aux évolutions législatives et anticiper les changements imminents et à venir, l’UDES s’engage pleinement aux côtés des entreprises de l’ESS et de ses employeurs pour les accompagner dans ce processus de changement. En ce sens, le projet pluriannuel Objectif Transitions 2025 vise à accompagner et outiller les employeurs face à ces enjeux. Ainsi, l’UDES souhaite intervenir auprès des employeurs de l’ESS via trois volets distincts.
- Le déploiement d’actions de mobilisation en région au travers des Rencontres régionales des employeurs de l’ESS engagés dans la transition écologique. L’objectif est de sensibiliser les employeurs de l’ESS aux obligations et aux enjeux ; partager les initiatives inspirantes ; orienter les employeurs vers les dispositifs d’aide à la transition et vers un parcours de formation et d’accompagnement personnalisé. Un guide pratique sera réalisé avant l'automne, reprenant les obligations légales en matière de transition écologique et mettant en lumière des initiatives territoriales.
- Le second volet est la création par l’UDES et avec l’Association pour la transition Bas Carbone, d’un calculateur carbone de premiers pas, en ligne, en accès libre et adapté à une pluralité de secteurs. Il offre la possibilité de s’engager rapidement dans une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre indirectes et directes significatives, comme le code de l’environnement le prévoit. Un grand nombre d’entreprises de services de l’ESS est concerné. L’outil sera disponible au second semestre 2023 sur la plateforme Valor’ESS initialement dédiée à la mesure de l’impact social.
- Le dernier volet concerne la question de l’évolution des compétences et des métiers de l’ESS au regard de l’impact de la transition écologique. L’objectif est d’identifier clairement ces impacts pour anticiper les besoins de formation. Trois outils seront réalisés : un diagnostic d’impact sur les compétences et les métiers des branches du sport et de la culture ; des monographies par branche professionnelle auprès d’Uniformation et de l’Afdas ; une étude globale exploitant l’ensemble des sources disponibles. Le résultat sera un panorama de l’évolution des métiers et des compétences dans l’ESS au regard des enjeux de transition écologique.
L’UDES est fière de mener ce projet ambitieux qui fait l’objet d’un engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) spécifique, signé par l’État (DGEFP), et les opco de l’ESS Uniformation et Afdas, incluant les actions de formation, la création d’un kit employeur, ainsi que toutes les études prospectives.
SANTÉ ET AUTONOMIE : DES EMPLOYEURS AU CŒUR DES NOUVEAUX ENJEUX
Alors que le rapport de l'Insee, publié en janvier 2023, montre une baisse historique de la natalité en France en 2022, en même temps qu'un vieillissement de la population et par conséquent, un allongement de la durée de vie au travail, comment favoriser un parcours de vie qui s’adapte aux besoins et aux évolutions de la personne et de son environnement ?
De quelle manière les acteurs économiques et institutionnels peuvent-ils travailler à l’amélioration de l’offre et au développement des conditions d’emploi des salariés de ces secteurs ? Quelle est la place de l’État dans ce contexte, alors que le Ségur de la santé et le « rattrapage » salarial des personnels de santé ne semblent pas suffire pour stabiliser un secteur en manque d'attractivité ?
Résultats de l’enquête UDES-Viavoice, commentés par Arnaud Zegierman, directeur associé de l’institut.
- Plus de 50 % des répondants pensent que le système d’assurance maladie est adapté à notre société.
- Moins de 50 % pensent en revanche que le système de retraite français ne l’est pas du tout…
« Les Français jugent plutôt favorablement le système d’assurance maladie. Mais ces résultats sont fragiles puisqu’une forte majorité se situe dans les réponses intermédiaires, susceptibles d’évoluer rapidement selon le contexte. Ils se montrent plus sceptiques concernant le système de retraites. Ces résultats indiquent d’une part les inquiétudes à l’échelle individuelle et d’autre part, pour certains, un questionnement lié aux conséquences des évolutions démographiques marquant la part croissante des retraités dans la population, soulevant ainsi les problématiques des modalités de financement du système. »
L'UDES, acteur de la réflexion autour des évolutions législatives liées à la Santé et à l'autonomie
Depuis 2022, plusieurs avancées dues essentiellement à la crise liée au Covid-19 ont été constatées mais ne sont pas suffisantes pour absorber la réalité de notre société : la population âgée de 85 ans et plus va doubler entre 2018 et 2040, et tripler d’ici à 2060 avec des besoins croissants associés. L’UDES a participé depuis 2018 aux différentes concertations sur le sujet jusqu’au conseil national de la refondation en 2022 et compte par ce biais peser sur les débats.
Si le financement reste la clé de beaucoup d’obstacles, l’Union soutient l’idée d’accompagner les individus à chaque étape de leur vie avec une approche de l’autonomie fondée sur une prévention multidimensionnelle. Cela implique une coordination parfaite entre les différents interlocuteurs et, quand le maintien à domicile n’est plus possible, c’est l’accroissement de l’offre de médicalisation des ehpad qui doit être envisagée avec le recrutement de personnel médical et des tarifs qui permettent leur accès à tous.
Des métiers du soin à valoriser
Les métiers du social et du médico- social souffrent d’une pénurie de travailleurs, environ 50 000 emplois dans le médico-social et 20 000 dans l’aide à domicile. Pour les rendre plus attractifs, la rémunération est un frein certain sur lequel travailler, mais la promotion de ces professions du soin en est un autre, auprès du public scolaire en particulier.
Au sein même des structures, l’UDES préconise le renforcement des dispositifs de prévention des risques professionnels et une meilleure participation des salariés aux décisions et à l’organisation du travail. Développer les plans de développement des compétences des entreprises est un levier intéressant pour maintenir dans l’emploi et faire évoluer les salariés, tout comme l’appui à des filières et des dispositifs existants (apprentissage, Pro-A, dispositif de validation des acquis de l'expérience, ou VAE, etc.).
Enfin, comme rien n’est possible sans financements, l’Union propose de conforter le système de solidarité nationale intergénérationnelle par une prise en charge du risque autonomie qui doit d’abord relever de la responsabilité collective et de la solidarité nationale et notamment prévoir : la création d’une nouvelle « prestation autonomie » ; diminuer le reste à charge pour les usagers ; créer une assurance perte d’autonomie obligatoire n’excluant pas les personnes économiquement vulnérables.
LES JEUNES ET L’EMPLOI : ENTRE EXIGENCE ET RÉSIGNATION
Quasiment tous les secteurs de l’économie sont touchés par une difficulté de recrutement et les recruteurs constatent une évolution dans les attentes des jeunes actifs. Si les plus diplômés peuvent se permettre un certain niveau d’exigence vis-à-vis d’employeurs, une grande partie de la jeunesse n’est pas confrontée à ce luxe d’avoir le choix d’un emploi ou d’un autre. Les voies de garage existent toujours, les inégalités et la reproduction sociale aussi. Trois collectifs témoignent ici de la réalité que les jeunes vivent.
Résultats de l’enquête UDES-Viavoice, commentés par Arnaud Zegierman, directeur associé de l’institut.
Pour les jeunes, les 4 priorités dans le travail sont : la qualité de vie au travail, le salaire, l’autonomie et les perspectives d’avenir.
- 68 % des jeunes considèrent que le salaire est le premier élément de définition d’un emploi attractif.
- 27 % des 18-24 ans mentionnent les valeurs défendues par l’entreprise, contre 14 % des 25-34 ans.
« Un emploi qui a du sens, c’est d’abord un emploi dans lequel l’employé s’y retrouve matériellement. Cet élément est aussi valable pour les plus jeunes. Les dimensions d’impact environnemental arrivent dans un second temps. Cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas importantes, mais que les questions sociales liées aux conditions de travail sont fondamentales et ne peuvent être négligées, particulièrement dans le contexte actuel. »
- 38 % des 18-24 ans préfèreraient ne pas travailler dans une entreprise dont ils ne partagent pas les valeurs.
« Les questions de valeurs et d’impact sur la société figurent loin derrière les autres points, contrairement aux idées reçues. Toutefois, la dynamique sur ces questions est bien réelle. Plus qu’une compétition entre conditions salariales et valeurs, les actifs cherchent à aligner considérations matérielles et enjeux citoyens. Ce qu’il convient de ne pas interpréter comme une aptitude à sacrifier sa situation personnelle sur l’autel de l’intérêt général. »
L’économie sociale et solidaire ouverte aux jeunes engagés !
Depuis septembre 2022, l’UDES mène une réflexion de fond sur le rapport des jeunes au travail qui doit donner naissance à une offre générique et des engagements concrets de l'Union.
L'objectif est d'apporter des réponses aux employeurs de l’ESS face aux défis de l’attractivité de leurs métiers et aux jeunes en recherche de sens dans leur travail. La réflexion s’articule autour de six axes : La connaissance de l’économie sociale et solidaire et de ses emplois ; L’accès à l’emploi ; La place des jeunes salariés dans les entreprises ; Le cadre de travail ; Les politiques de rémunération ; Les parcours de carrière professionnelle;
L’UDES et ses adhérents s’engagent en particulier à développer la présence des employeurs de l’ESS sur les lieux de vie et de formation des jeunes (lycées, universités…) ; poursuivre les efforts en matière de démocratie dans les entreprises et de participation des jeunes à la gouvernance ; promouvoir et développer des échelles de rémunérations resserrées ; assurer la promotion sociale des salariés et le développement des parcours professionnels par un effort important des branches professionnelles au-delà des taux légaux et développer le mentorat entre des jeunes en difficultés et des dirigeants de l’ESS.
Par ses actions, l’UDES souhaite que les jeunes qui rejoignent une structure de l’ESS retiennent que :
- L’ESS comporte une diversité de secteurs, de parcours et de métiers porteurs de sens. Il y a du travail pour tous et on peut y faire carrière.
- Plus on est nombreux à s’engager plus on peut amorcer un virage pour un modèle de société alternatif. On peut contribuer à un monde plus juste et plus écologique et à défendre ensemble une autre vision du travail.
- Être salarié dans l’ESS c’est être acteur et au cœur d’un projet.
- Être salarié dans l’ESS c’est être accueilli et intégré dans les entreprises.
- Ce sont des métiers parfois difficiles, exigeants et contraignants, mais cela oblige à innover pour travailler l’organisation du travail, les horaires, l’articulation des temps de vie et le soutien à l’aidance. Ce sont des métiers parfois moins rémunérés que dans le secteur privé lucratif, car les marges de manœuvres sont parfois faibles. Pourtant, les employeurs s’engagent pour une plus grande transparence et plus d’équité dans les rémunérations avec des échelles de rémunération majoritairement de 1 à 10.