Le 17 octobre, lors de sa Convention 2024, l'UDES a proposé à son auditoire une séquence originale : la mise en scène du procès de l’intelligence artificielle. Est-elle un danger pour les métiers de l'économie sociale et solidaire ? Après le réquisitoire et les témoignages de professionnels de l’ESS, le public a du « oui » ou « non » à cette question. Cette séquence de la journée a pu être réalisée grâce au soutien du Groupe Apicil.
Dans ce débat fictif, organisé comme un procès par l’agence Usbek et Rica, l’avocat Luis Pino et le procureur Thierry Keller ont défendu des points de vue opposés devant la présidente incarnée par Sarah Jacob. Pour enrichir les discussions, les experts Frédéric Bardeau, président de Simplon.co, Laetitia Vitaud, auteure et conférencière et Jeanne Bretécher, présidente de Social Good Accelerator, sont intervenus comme témoins.
Les témoignages : des perspectives d'experts sur l'IA et l'ESS
Laetitia Vitaud a mis en avant une vision équilibrée, soulignant que l'IA peut alléger certaines tâches administratives et répétitives, tout en avertissant des risques potentiels d’une surcharge de travail pour ceux qui hériteraient des tâches complexes que l'IA ne peut automatiser.
Jeanne Bretécher a prôné une approche éthique et collective de l’IA, insistant sur l’importance d'une gouvernance démocratique au sein de l’ESS pour éviter une dépendance aux grandes entreprises technologiques et pour que l'IA soit un outil au service des valeurs humaines.
Frédéric Bardeau a défendu l'idée que l’IA, bien intégrée, pourrait être inclusive et bénéfique, notamment pour l’accessibilité et l’automatisation de certaines tâches, et qu’elle ne devrait pas être perçue uniquement comme une menace.
Les positions du procureur et de la défense
Le procureur, Thierry Keller, a présenté l’IA comme une menace pour l’ESS, arguant qu’elle risquait de déshumaniser les métiers sociaux et de renforcer la dépendance au secteur privé technologique, souvent guidé par des intérêts lucratifs.
L’avocat de la défense, Luis Pino, a mis l'accent sur les opportunités offertes par l’IA, en soulignant qu’elle pouvait faciliter certaines tâches et favoriser la communication, et que rejeter cette technologie reviendrait à refuser des progrès potentiellement bénéfiques.
Verdict final
Au terme de ce débat, ce « Tribunal pour les générations futures » a permis de confronter les visions optimistes et prudentes concernant l'IA et son impact sur les métiers de l'ESS.
Le public, constituant le jury, a voté. Verdict : 80 % ont estimé que l’intelligence artificielle ne représentait pas un danger pour les métiers de l'économie sociale et solidaire, tandis que 20 % sont restés méfiants, craignant des effets néfastes sur les valeurs humaines et sociales qui fondent ce secteur. Ce verdict témoigne d'une ouverture prudente à l'IA, dans l'espoir qu'elle puisse renforcer l’ESS, tout en respectant les principes d’humanité et de solidarité qui le caractérisent.
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