Ils sont en première ligne durant la crise... les employeurs de l'ESS

L’UDES est mobilisée depuis le début de la crise sanitaire pour relayer les préoccupations des employeurs de l’ESS et alerter les pouvoirs publics sur les grandes difficultés engendrées par la situation exceptionnelle que notre pays traverse.

L’UDES poursuit son action afin que l’économie sociale et solidaire soit durablement et efficacement prise en compte dans la gestion de cette crise sanitaire et économique sur l’ensemble du territoire. Vous pouvez consulter ici les actions menées en Ile-de-France.

Afin de poursuivre le travail de plaidoyer auprès des acteurs politiques locaux - dans un contexte où les plans de relance régionaux et nationaux sont en passe d’être engagés - l’UDES souhaite désormais mettre en avant les actions et l’engagement des entreprises de l’ESS durant la crise en donnant la parole aux employeurs mobilisés en première ligne.

Nadia TAGZOUT, Directrice de l’établissement Le Brasset - Croix-Rouge Française - en région Ile-de-France - répond à nos questions.

 

 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre structure en quelques mots ?

Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle LE BRASSET situé en plein centre-ville de Meaux (77). Le Centre le Brasset est un établissement de la Croix-Rouge Française.
L’établissement prend en charge des enfants, adolescents et jeunes adultes des 2 sexes, atteint de maladies neuromusculaire, maladies rares ou orphelines avec ou sans troubles associés. Les patients accueillis on entre 08 et 22 ans. Ces patients nous sont adressés par les hôpitaux partenaires (Garches, Trousseau, Necker), par l’AFM et par des structures médico-sociales. Ils sont originaires de l’Ile de France, étendue aux départements limitrophes de la Seine et Marne. Le Centre le Brasset est un établissement de soins nécessaires au maintien de l’état de santé et à la préservation de l’autonomie ; ces soins sont assurés par l’équipe médicale et paramédicale. C’est aussi un établissement d’hébergement où l’accompagnement de tous les gestes de la vie quotidienne est assuré.

La scolarité des patients est assurée sur place pour le primaire et en inclusion ordinaire pour le Collège et le Lycée. Un accompagnement à l’éducation et l’ouverture sur la vie sociale et citoyenne est réalisé. L’établissement dispose de 82 ETP de professionnels composé en grande majorité de personnel médical et paramédical assurant une permanence des soins 24h/24h et 7 jours /7. Ils accompagnent les familles dans la prise en charge du Handicap au travers des réunions d’informations et d’éducation thérapeutique pour une continuité des soins et une meilleure approche de ces pathologies, un accompagnement sociale est assuré par nos professionnels pour accompagner les familles dans les difficultés administratives.
Un programme de formations annuelles est effectif en direction des professionnels médicaux et paramédicaux, afin de s’adapter aux nouveaux besoins dans le parcours de soins, de santé et de vie des patients.

Comment avez-vous vécu cette crise au sein de votre structure ?

La mise en place d’une organisation nouvelle au déclenchement de la période de confinement a été pour les professionnels de la structure un peu bouleversante. Il s’agissait de mettre en place un plan blanc face à l’épidémie de COVID-19.  Une nouveauté pour eux, qui parfois pouvait faire naître chez certains beaucoup d’inquiétude voir de peur, au démarrage. La situation c’est progressivement détendue, une communication c’est mise en place rapidement afin d’informer les professionnels sur la conduite à tenir accompagnés de protocoles et procédures sanitaire s’y rattachant. Un accompagnement des professionnels a été réalisé par l’équipe d’encadrement et de direction accompagné du Médecin coordinateur de l’établissement.

En parallèle, nous avons été confrontés à un taux d’absentéisme sur la période, absence pour gardes d’enfants, sachant que les écoles étaient fermées, des arrêts de maladies pour des professionnels vulnérables ayant des pathologies à risques. Nous avons dû faire appel à de l’intérim pour combler les plannings des professionnels pour  assurer une continuité des soins, avec parfois des difficultés pour obtenir satisfaction de nos demandes. Cela à générer parfois chez les professionnels en poste des agacements, vois des incompréhensions de la difficulté d’avoir les effectifs requis.

Néanmoins, une solidarité c’est mise en place avec d’autres établissement de la Croix-Rouge Française, en particulier avec l’IEM de Villepatour qui nous a mis à disposition du personnel soignant. Cela nous a permis d’ouvrir l’unité COVID +. L’activité de l’établissement pendant le confinement a été impacté face au virus. Des familles ont préférées récupérer leurs enfants à domicile par crainte d’une éventuelle contamination au sein de la structure. L’activité d’hôpital de jour a été arrêtée pendant toute la période de confinement et au-delà. Elle a reprise au mois de septembre 2020.

Pour les patients en hospitalisation complète, l’effectif étaient de 23 patients sur 40 patients hospitalisés habituellement. Le confinement était total. Les retours à domicile le week-end ont été supprimés. Les patients étaient confinés sur l’établissement. Une communication auprès des familles sur la modification de l’organisation des séjours et de la prise en charge des patients a été effectuée.

Durant cette période, l’établissement à travailler en étroite collaboration avec tous les professionnels sur les protocoles et les procédures mise en place dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. L’effectif des patients hospitalisés étant réduit à 23 patients, nous avons organisé le regroupement de ces patients sur 1 unité. La deuxième unité étant disponible, l’établissement c’est organisés afin d’ouvrir une unité Covid-19, pour accueillir des patients sortant de réanimation ou ayant des symptômes légers, nécessitant un complément de prise charge médical (Oxygénothérapie, prise en charge en kinésithérapie et prise charge médicale). Les premiers patients accueillis venaient d’un établissement de la Croix-Rouge Française (Mas de Guynemer 78 Yvelines), puis des patients des hôpitaux Parisiens (Hôpital de Lariboisière et Montreuil). La collaboration avec les structures d’aval c’est bien déroulée. Un échange avec les différents médecins des structures s’est fait en amont, ce qui a permis une meilleure prise en charge dès l’arrivée des patients.  Nous avions organisé un circuit d’accueil pour l’arrivée de ses patients, afin qu’il n’y est pas de croisement avec les patients du Centre le BRASSET.

Les professionnels soignants et le médecin du service Covid-19 avaient quelques appréhensions au démarrage de la prise en charge (nouveau patients, nouvelles pathologie avec une part d’inconnu), ce qui a généré beaucoup de stress. L’équipe était composée de 3 IDE et 1 médecin pour un maximum de 5 patients. Le choix des professionnels pour l’unité COVID+ a été sous la forme de volontariat, nous ne souhaitions pas positionner des professionnels qui n’était pas prêt à gérer une unité COVID+ .Ses patients étaient hospitalisés dans une unité bien éloignée de l’unité ou était hospitalisés les patients du Brasset pour éviter tout risques de contamination. Aucun cas Covid  n’a été recensé sur nos patients pendant toute la durée du confinement et même au-delà. 

L’établissement a travaillé en étroite collaboration avec l’hôpital de Meaux pour obtenir les traitements médicamenteux à dispensation hospitalière. L’hôpital a été très réactif. Pour apaiser les inquiétudes des professionnels la présence et l’accompagnement de l’équipe d’encadrement et de la direction était quotidienne. Des échanges réguliers étaient réalisés. L’établissement a fermé l’unité COVID+ après la sortie du dernier patient e 13 mai 2020.

Quelles actions spécifiques votre structure a-t-elle mis en place durant cette crise ?

  1. Continuité de prise en charge médicale en Téléconsultation pour les patients à domicile : Pour assurer une prise en charge médicale des patients à domicile, l’établissement a mis en place un suivi par téléconsultation. Le médecin et l’équipe de rééducation ont pu continuer à suivre les patients et échanger avec les familles sur les problématiques rencontrées. Cette nouvelle technique de travail à apporter une grande satisfaction au professionnels du Brasset qui ont pu continuer à suivre les patients à distance et apporter aux familles une solution à la continuité des soins.
  2. Réunion pluridisciplinaire : Pendant toute la période de confinement des réunions quotidiennes étaient organisés avec les professionnels de la structure afin de faire un point sur la situation de l’épidémie et de communiquer sur les nouvelles informations émanant de la Croix-Rouge Française, de l’ARS et du Ministère de la santé, sur les nouveautés liés à la conduite à tenir. Ces rencontre permettaient aux professionnels d’échanger avec l’équipe d’encadrement et la direction afin d’obtenir toutes réponses aux interrogations qu’ils pouvaient avoir. En parallèle, le comité de Direction composé de la Directrice, du Médecin coordinateur et des cadres de proximité se réunissait 2 fois par jour (matin et après-midi) pour faire un point quotidien sur les dysfonctionnements rencontrés et apportée des mesures correctives rapide et assurer une continuité de la prise en charge en soins. Les professionnels étaient très demandeur de ces réunions qui permettaient une organisation de travail fluide.
  3. Formation des personnels : Des formations ont été réalisées auprès des professionnels de l’établissement, par la Cadre de santé et le Médecin Coordinateur dans le cadre de la mise en place des protocoles et procédures relatifs à la prévention du risque de contamination du COVID-19, avec mise en situation ( Lavage des mains, utilisation de la solution Hydro alcoolique, Bio-nettoyage d’une chambre patient et locaux, habillage avant d’entrer dans une chambre de patient COVID-19 et déshabillage, Gestion du linge et du service au repas en milieu infecté)
  4. Logistique des Equipement de  Protections individuel des patients et professionnels : Lors de la mise en confinement le 16 mars 2020, l’établissement était doté d’un stock EPI ne nous permettant pas d’assurer une continuité de prise en charge. L’établissement à du rapidement passer des commandes, qui pour certaines n’ont pas abouti, car tous les établissements ont été confronté au démarrage à une pénurie sur certains dispositifs, en particulier les sur blouses et les masques FFP2 qui nous ont fait défaut. La situation a été rapidement maitrisée, par l’intervention de la Croix –Rouge logistique insertion, pour l’envoi de masques FFP2. Pour les sur blouses, nous avons fait appel à plusieurs fournisseurs qui ne pouvaient pas honorer nos demandes. Nous avons sollicité des associations, des municipalités d’hôpitaux, les pompiers de Meaux, de certains magasin comme Leroy Merlin qui ont répondu présents et nous ont fait des dons de tenues jetables de masques chirurgicaux et masques FFP2. Certains particuliers de la ville de Meaux, nous ont fabriqués des masques tissus et nous les ont rapportés. Une vraie solidarité sur le territoire c’est mise en place. Des associations venaient nous déposer des sur blouses en tissus qu’ils avaient confectionnées. Nous étions fiers de cette solidarité. A partir du mois de mai, les EPI étaient de nouveau disponible auprès de la Croix-Rouge Française. Nous avons alors pu passer une commande conséquente de ces dispositifs. Tous les professionnels étaient munis de protections (Masques, Sur blouses, tabliers, sur chaussures, charlottes et Gel Hydro alcoolique)
  5.  Mise en place d’une cellule psychologique : Une cellule psychologique a été mise à disposition des professionnels, organisée par la Croix-Rouge Française. Tout salarié qui en éprouvait le besoin pouvait appeler au numéro de téléphone mis à disposition.
  6. Coopération avec d’autres structure : La coopération avec d’autres structures s’est faite naturellement. Tout d’abord avec les établissements de La Croix-Rouge Française. L’IEM de Villepatour à Presles en Brie, nous a apporté une aide importante quand nous manquions de professionnels médicaux (IDE, AS et Médecin). L’ESAT le Tremplin à Meaux qui nous a fait un don de Masques FFP2 et masques Chirurgicaux quand nous arrivions en rupture de stock. L’hôpital de Meaux qui nous a aussi fait un don de masques et de sur blouses. L’appui du siège Régional et National de la Croix-Rouge Française a été un atout majeur pour assurer une continuité d’activité dans de bonne condition, par le biais de réunion ZOOM régulière pour connaître les besoins et les difficultés des structures et leur apporter une aide. Un point quotidien était réalisé pour connaître les cas  Covid + recensés auprès des professionnels sur chaque établissement, les besoins en matériel logistique. Nous avions des contacts quotidiens avec l’ARSIDF pour connaître la disponibilité des lits COVID+, car ils étaient en recherche active de lits pour transférer des patients.  Cette expérience fut très riche pour toute l’équipe du Brasset, elle a permis de rassembler les professionnels autour d’une situation sanitaire très complexe et de mettre en situation le Plan Blanc de notre établissement. Nous avons fait un retour d’expérience sous forme de CREX afin d’évaluer les dysfonctionnements rencontrer lors de cette période. Cela nous a permis de mettre en place des actions correctives pour ne pas faire les mêmes erreurs, lors d’une prochaine crise sanitaire.

Quels sont vos principaux enjeux dans les prochains mois ?

Nos principaux en jeux dans les prochains mois sont tout d’abord de nous assurer d’une continuité d’activité, tout en respectant les mesures barrières et le respect des protocoles et procédure liés au COVID-19 toujours actif. Faire des points de rappels réguliers auprès de nos professionnels sur la conduite à tenir face à l’épidémie. Informé les familles sur l’évolution de l’épidémie et des mesures que l’établissement prendra, au fur et à mesure des évènements Faire en sorte que pour nos jeunes patients (de 08 à 22ans) cette situation ne soit pas trop lourd à vivre et faire intervenir la psychologue si  nécessaire.

 

Téléchargez l'interview de Nadia TAGZOUT, Directrice de l’établissement Le Brasset - Croix-Rouge Française

Île-de-France

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Chiffres clés

En Ile-de-France, l’économie sociale et solidaire emploie 388 678 salariés, ce qui représente 7,1% de l’emploi sur le territoire, et compte 33 184  établissements, soit 7,2% du total des établissements de la région.

Source : Edition 2020 de l’Atlas commenté de l’économie sociale et solidaire, Observatoire national de l'ESS – ESS France

 

En Ile-de-France, l’UDES représente* plus de 15 000 salariés et environ 3 500 entreprises :

  • Services sanitaires, sociaux, médico-sociaux à domicile et services à la personne : 114 structures et 8 776 salariés
  • Etablissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux : 346 structures et 59 495 salariés
  • Mutualité : 106 structures et 47 471 salariés
  • Spectacle, Animation, Activités récréatives, Sport, Education populaire : 2 136 structures et 20 698 salariés
  • Coopératives : 468 structures et 11 097 salariés
  • Insertion, Formation, Actions de prévention et d’accompagnement à caractère social, Petite enfance :373 structures et 10 883 salariés

Source : Analyse interne réalisée par le pôle relations sociales de l'UDES (octobre 2022)

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