L’UDES a organisé le 23 novembre une conférence-débat sur le thème « Les jeunes et l’emploi : entre exigence et résignation » à l’Institut de droit comparé de l’université Paris-Panthéon-Assas. L’objectif était double : connaître les attentes des jeunes vis-à-vis du travail et afficher les propositions de l’UDES.
En ouverture, Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon, a souligné les défis auxquels font face les employeurs de l’ESS pour recruter des candidats, que ce soit en raison de leur nombre insuffisant ou de l’inadéquation des profils. Hugues Vidor, président de l’UDES, a ensuite renforcé ces propos en mettant l'accent sur le manque de connaissance de l’ESS de la part du grand public et des jeunes en particulier. Il a souligné que même si les métiers de l’ESS représentaient plus de 10 % de l’emploi, très peu de candidats se dirigeaient vers ces opportunités. Denis Philippe, administrateur en charge de l’ESS, a souligné l'importance des principes de l’économie sociale et solidaire pour construire une société durable. Selon lui, le partage de la valeur, l’utilité sociale, et la gestion démocratique constituent des fondements essentiels.
Une saynète extraite de la pièce « Un employé nommé désir » a été interprétée par deux comédiens du Pacte Civique, Nell Darmouni et Olivier Guibert. Présentée sous la forme d’un entretien d’embauche, cette pièce vise à sensibiliser les employeurs, par l’humour et la mise en situation, aux nouvelles attentes des jeunes actifs et à l’inversement des rapports de force entre employeurs et employés. Le terme « employeurabilité » créé par l’UDES, qui désigne la capacité d’un employeur à proposer un emploi de qualité, a pris tout son sens lors de cette séquence.
Par son intervention, Mathieu Souquière, expert associé à la Fondation Jean Jaurès, a ensuite souligné l'impact de la révolution numérique sur le travail, qui n’est pas nécessairement défavorable aux jeunes. Il a mentionné également la transition écologique et ses conséquences, précisant que ces changements impliquent que 50 % des métiers actuels n’existeront certainement plus dans quelques dizaines d’années et que nombre de nouveaux métiers ne sont pas encore connus. Il a rappelé que la quête de sens au travail est devenue cruciale et que les individus aspirent à travailler pour « quelque chose » ayant un impact sur le monde. Il a fait état d’une Révolution du Sens qui infuse partout dans la société. « À l'époque de nos parents et grands-parents, la question du sens au travail n'était pas centrale. On travaillait pour un salaire et un statut. Aujourd'hui, bien que le salaire et le statut soient toujours importants, ils ne suffisent plus pour beaucoup d'entre nous. Ce que nous recherchons désormais, c'est que notre travail ait un sens. ». Enfin, il a appelé les jeunes à se saisir de ses opportunités que leur propose ces évolutions de nos sociétés.
Table ronde « Les jeunes et l’emploi : entre exigence et résignation »
Une table ronde s’est ensuite déroulée autour de quatre intervenants directement concernés par la thématique : Manuella Pinto, administratrice du développement territorial de l’UDES, Dylan Ayissi, président du collectif Une voie pour tous, Véronica Olteanu, vice-présidente chargée de l’innovation sociale de la Fage et Valère Brunet, responsable de la qualité de la formation et de l’impact pour les Déterminés. « Les acteurs de l'ESS sont très engagés en matière de formation, nous recrutons dans certains secteurs des jeunes avec une qualification peu élevée, pour ensuite accompagner les salariés dans leur vie professionnelle : 90 % des entreprises de l'ESS contribuent plus que le niveau légal à la formation professionnelle. Nous avons par ailleurs une grande expérience de l’accueil et de l’accompagnement des jeunes peu pu pas qualifiés à travers nos associations d’insertion .» a déclaré Manuella Pinto.
Dylan Ayissi a expliqué qu’« aujourd’hui, on a près de la moitié des élèves de lycées professionnels qui disent à avoir été incité dans leur parcours d’orientation et l’arrivée au lycée professionnel, qui, pour beaucoup, est une fracture car ils sont emmenés dans des filières qui ont une vocation insérante mais qui ne correspondent pas à leurs ambitions et leurs aspirations, engendrant ainsi un sentiment d’enfermement ».
Véronica Oltenu a raconté le parcours d’une étudiante en situation de précarité. Elle a mentionné « l'existence d'épiceries sociales et solidaires qui interviennent dans la lutte contre la précarité étudiante, accompagnant tous les jeunes, qu'ils soient bénéficiaires ou non de bourses supplémentaires sociales. »
Valère Brunet a rappelé que « les freins de la mobilité sont présents, surtout pour ceux qui viennent de banlieues ou de milieux ruraux. Quand on grandi dans un environnement, il peut être compliqué d’en sortir. En créant des structures et en soutenant l’entreprenariat local, on peut redonner à ces territoires où on a grandi. ».
A l’occasion de cette conférence, Manuella Pinto a présenté les propositions de l’UDES visant à améliorer le recrutement auprès des jeunes dans l’ESS. Des propositions que vous pouvez retrouver dans le communiqué de presse diffusé à la suite de l’événement.
Retrouvez le replay de la conférence sur la chaîne YouTube de l’UDES.